Toni Kukoc est né le 18 septembre 1968 dans la cité portuaire de Split, en Croatie. Fils d’un ingénieur des chantiers navals de la ville et d’une femme au foyer, Toni Kukoc s’intéresse très jeune au monde sportif. Son premier amour sportif sera le tennis de table, à 14 ans, il devient champion de Croatie de la discipline. C’est à ce moment que Toni découvre le basket. Il rejoint à 14 ans le Jugoplastika Split. Le début d’un parcours qui le mènera au sommet de l’Europe et du monde du basket.
La reconnaissance européenne
Il fait ses premiers pas dans le monde du basket professionnel lors de la saison 1985-86, au Jugoplastika Split. Il se révélera au niveau national lors de la saison 1986-87, tournant en moyenne à 14.4 points par match. Alors âgé de 19 ans, il est aussi membre de l’équipe nationale yougoslave qui restera invaincu durant 4 ans. Toni Kukoc remportera avec cette équipe (comprenant aussi notamment Dino Radja et Vlade Divac) le championnat du Monde espoirs à Bormio. Kukoc signera en finale un des plus beaux récitals de l’histoire du basket: face au Team USA (comprenant notamment Larry Johnson, Gary Payton et Stacey Augmon et coaché par Larry Brown), Toni rentre 11 trois-points sur 12 tentatives…
Sa réputation bien assise des deux côtés de l’Atlantique, Toni Kukoc se concentre sur le Jugoplastika Split. Le club de sa ville natale possède un trio magique, qui fera tomber à la renverse l’ensemble du basket européen. Sur le parquet, Toni Kukoc et Dino Radja s’impose en leaders. Sur le banc, un jeune coach a pris le pouvoir au début de la saison 86-87. Bozidar Malkjkovic, ancien assistant coach de l’Etoile Rouge de Belgrade. Emmené par ce trio, le club remporte le championnat de Yougoslavie à 3 reprises (1988, 1989 et 1990). Ces titres donnent au club la possibilité de jouer l’Euroleague et d’aller titiller les sommets du basket européen. Avec comme leitmotiv une défense de fer, le club s’impose en Europe. Malgré l’inexpérience du roster (22 ans de moyenne d’âge), le club atteint le Final Four de l’Euroleague dès sa première participation en 1988-89. Bozidar Maljkovic tiendra avant la demi-finale face au Barça un discours mémorable:
Bozidar Maljkovic: Vous êtes la plus grande équipe que j’ai pu voir de ma vie. Montez sur le terrain et jouez dur. Ne les laissez pas vous tuer. Ne leur laissez pas la chance de pouvoir dire que vous êtes arrivé ici par hasard.
Le message passe bien. Emmené par un Toni Kukoc auteur de 24 points, les Croates sortent l’expérimenté FC Barcelone de San Epifanio et consorts 87-77. En finale, le Jugoplastika Split affronte le Maccabi Tel-Aviv, vainqueur en demi-finale de l’Aris Salonique de Nikos Gallis. Et Split réalisera une nouvelle fois à faire déjouer les pronostics en s’imposant 75-69 grâce au 20 points-10 rebonds de Radja (MVP du F4) et les 18 points (dont un 4/7 à 3 points) de Toni Kukoc. Ce sacre est aussi celui d’un style de jeu, qualifié par certains observateurs comme étant ambitieux, audacieux, éblouissant et agréable à regarder. une autre caractéristique de cette équipe était qu’elle ne craignait rien ni personne, malgré la jeunesse du roster.
Le club enchante l’Europe, mais ce n’est rien comparé à ce qu’il se passe à Split. A leur retour de Munich, les joueurs sont accueillis par 150 000 supporters. Surréaliste pour une ville de 250 000 habitants. La ville célèbre SES héros : 7 des 10 joueurs sont originaires de Split…
Le Jugoplastika gardera son roster inchangé lors de l’intersaison 89. Ils reviennent donc pour l’Euroleague 1989-90 et sont désormais attendus par les adversaires. Fini l’effet de surprise. Sans coup férir, le club accède sans trop de difficulté au Final Four de Saragosse. En demi-finale, les Croates se défont sans difficulté du CSP Limoges 101-83, emmenés par les 24 points de Velimir Perasovic et les 20 points de Dusko Ivanovic.
En finale, Bozidar Maljkovic et ses jeunes retrouvent une nouvelle fois le FC Barcelone d’Aito Reneses. A l’entame du match, surprise : Toni Kukoc, joueur-clé du club est sur le banc. Il fait son entrée en jeu après 9 minutes. Première touche de balle de Toni : 3 points. Il livrera un récital dans l’impressionnante victoire croate. Il rentrera 20 points (4/7 à 2 pts, 3/5 à 3 pts et 3/7 aux LF) et captera 7 rebonds pour aller décrocher son premier titre de MVP de Final Four. Le Jugoplastika écrase collectivement le Barça, 72-67. Mais plus que le score, la manière a importé sur ce match. Split a évolué sans peur, à l’image du shoot rentré sur le buzzer de la mi-temps par Perasovic depuis le milieu du terrain. C’est également sans peur que les coéquipiers de Kukoc ont géré leur avance de 6 points lors de la seconde mi-temps. Pas mal pour une bande de gamins, pour la plupart à peine âgé de 20 à 23 ans… Mais ce n’est pas tout. Le club parvient à décrocher la Triple Crown, décrochant l’Euroleague, le championnat et la coupe yougoslave. Et cerise sur le gâteau, on rajoute pour l’honneur la SuperCoupe de Yougoslavie, soit un grand chelem parfait…
Les performances de Kukoc le conduisent à se présenter à la draft en 1990. Il est sélectionné par les Chicago Bulls en 29ème position. Mais entre des relations complexes avec un Jordan menacé par celui que Jerry Krause surnomme le White Magic (par sa capacité à tout faire sur le parquet malgré ses 2,11m) et un Pippen alors en renégociation de contrats, la possibilité de pouvoir gagner bien plus en Europe et la situation politique précaire en Croatie (qui déclarera son indépendance en 1991 qui sera suivie par une guerre sanglante de 4 ans), Kukoc décide rester en Europe.
Et à Split, pour faire simple. Sauf que lors de cet été 1990, beaucoup de choses ont changé sur la côte dalmate. Radja est parti à Rome, Maljkovic et Sobin ont rejoint le Barça et Ivanovic a mis le cap sur Gijona. Bref, une nouvelle génération, et les clés de Split sont désormais dans les mains du seul Kukoc. Et malgré un parcours chaotique en phase de poule, les Croates parviennent au Final Four. Kukoc, sous une pression défensive constante, montrera une autre facette de son jeu. On l’empêche de développer son jeu en attaque: pas grave, il travaillera alors le double en défense. En finale face au Barça de Maljkovic et San Epifanio – et oui, encore eux… – Kukoc est limité à 8 points. Mais il compense cela par une présence sous les panneaux que l’on ne lui connaissait pas. Il captera 7 rebonds et bloquera 4 shoots. Une ligne de stats qui lui vaudra un nouveau titre de MVP du Final 4, dans la victoire 70-65 de Split. Les Croates rentrent dans la légende en devenant le 2ème club à réaliser un Three Peat en Euroleague, plus de 20 ans après celui réalisé par l’ASK Riga. Split signera par la même occasion un second Triple Crown consécutif. Un succès collectif qui couronne Kukoc comme Roi du basket européen.
Toni Kukoc: 1991 a été la meilleure année de ma carrière, quand j’ai évolué à mon meilleur niveau. J’étais convaincu que nous conserverions le titre, quelque soit l’adversaire. J’ai vécu de grandes choses avec Chicago en NBA, mais les meilleurs moments de ma carrière, je les ai passé à Split. Ici, je me sentais vraiment heureux de jouer au basket.
Après ce troisième sacre européen, Kukoc quitte la Croatie pour rejoindre le riche Benetton Trévise. A la clé de ce changement de club, un contrat astronomique avec le club italien et un contrat de sponsoring de 13 millions de dollars sur 5 ans avec la marque de vêtement Benetton. Un montant que les Bulls ne pouvaient lui offrir pour l’attirer en NBA. Trévise, malgré son argent, est toutefois un désert sportif. Le challenge de Kukoc est donc de placer le club transalpin sur la carte du basket européen. Avec à ses côtés Vinny del Negro et Massimo Iacopini, Kukoc emmène le Benetton vers son premier titre en Lega A. Toni rentre des stats mirobolantes en Italie: 20,5 ppg (60% à 2 pts, 43% à 3 pts), 5,3 rpg et 5,7 apg.
Avec ce titre, le club se qualifie pour l’Euroleague 1992-93. Le Benetton a perdu dans l’intersaison Vinny Del Negro et récupéré le tandem US Teagle-Corchiati. Mais à l’image d’un Kukoc omniprésent (21 ppg, 5 apg, 6 rpg, 2 spg), le Benetton séduit en Euroleague. Après un 10-4 en phase de poule, le club sort Pesaro en quart de finale pour s’ouvrir la voie du Final 4 athénien. Cette qualification, qui s’est jouée sur un match d’appui, le club la doit à un Kukoc irrésistible lors du duel décisif. Le Croate rend une feuille de stats parfaite avec 22 points, 10 rebonds et 6 assists. Un Kukoc en mode mammouth sera aussi nécessaire en demi-finale. Face au PAOK, Trévise l’emporte 79-77 grâce aux 15 points, 10 assists et 8 rebonds de Toni. La « chute » du Roi Toni sera orchestrée par son mentor Maljkovic, désormais à Limoges. En finale, à l’image de l’interception décisive de Fred Forte, Kukoc est asphyxié par la défense française. Pour son dernier match en Euroleague, Kukoc doit se contenter de 14 points et 5 rebonds. Comme lot de consolation, il repartira avec un troisième titre de MVP de Final 4. Une bien faible consolation, d’autant que le club ne remportera que la Coupe d’Italie lors de cette saison.
« Dans ce sport, je vois qu’en Europe, je n’ai plus de challenge. » Toni Kukoc se met à la recherche d’un nouveau challenge et met le cap sur la NBA. Il opère un buy-out des 3 ans de contrat lui restant à Trévise et rejoint les Bulls lors de l’été 1993.
Le grand saut en NBA
La suite de son parcours est plus connue… Kukoc atterrit lors de l’été 93 chez les triples champions NBA de Chicago, grand favori pour cette nouvelle saison. Jusqu’au jour d’octobre où Jordan annonce sa retraite. Du coup, Toni Kukoc, jeune rookie, devient une des clés de voute de la saison des Bulls avec Scottie Pippen et Horace Grant. Malgré les ouvertures au poste 2 (Pete Myers titulaire) et 5 (Bill Cartwright), Kukoc devient le 6ème homme attitré des Bulls. un sixième homme au profil ahurissant, capable de jouer à toutes les positions sur le parquet. Il possède en effet le QI basket d’un bon PG, le shoot à distance d’un SG, le volume physique d’un SF voire PF et la taille (2.11m) d’un intérieur. Ses mensurations et son profil sont hors-norme.
Malgré son rôle de 6ème homme, Kukoc joue un grand rôle dans le roster. Pour sa saison rookie, il rend des stats plus qu’intéressantes avec 11 ppg, 4 rpg et 3.4 apg en 24 minutes de jeu. Ces perfs en saison régulière lui valent d’ailleurs une place dans la second all-NBA Rookie Team, une première pour un Européen.
Malgré le départ de Jordan, les Bulls sont toujours collectivement compétitifs. Ils décrochent une qualification pour les play-offs avec un bilan de 55-27. Ils sweepent au premier tour les Cavs et retrouvent les Knicks en demi-finale de conférence. Les Bulls perdent les deux premières manches au Garden. La série retourne à Chicago pour le troisième duel. Le match est ultra-serré, Ewing ramenant les New-Yorkais à égalité à 1.8 secondes. Coach Jackson appelle un temps-mort et décide de mettre le destin des siens dans les mains de son rookie. Le reste se déguste en vidéo…
La saison suivante, suite au départ de Horace Grant, Toni Kukoc prend du volume dans le roster des Bulls. Il s’impose comme un pion majeur du roster en faisant son entrée dans le 5 de base de Phil Jackson. Avec Scottie Pippen, il parvient à éviter le naufrage en maintenant la franchise de la Windy City au .500. Jusqu’au retour de Jordan le 17 mars 95. Kukoc redevient alors le « supersub » attitré. Il livrera lors cette saison la plus mesure de son talent, tournant en moyenne à 16 ppg à 50%, 5.4 rpg, 6.4 apg et 1.3 spg. Toutefois, les Bulls échoueront une nouvelle fois en demi-finale de conférence, face au Magic du tandem Penny Hardaway-Shaq.
Sa carrière NBA atteindra son apogée lors de la saison 1995-96. Les Bulls ont récupéré lors de l’intersaison Dennis Rodman. Et le quatuor Jordan-Pippen-Kukoc-Rodman sera indestructible cette saison, devenant champion avec un bilan total (saison régulière + playoffs) de 101 victoires pour 13 défaites… En sortie de banc, Kukoc se taille 26 minutes de jeu en moyenne pour 13 points, 4 rebonds et 3.5 assists. Et en profitant pour, à l’occasion, faire des petites démonstrations. Comme face aux Sixers le 18 mars, cumulant 21 points et 11 assists. Ou, 3 jours plus tard face aux Knicks, assurant 12 points et 10 rebonds. Bref, le 6ème homme rêvé, capable de noircir les cases grâce à une polyvalence comme on en a rarement vu en NBA. Sur le plan des trophées, cette saison sera parfaite pour Kukoc : Champion NBA avec les Bulls (et premier Européen à décrocher ce sacre), il est également nommé meilleur 6ème homme de la saison. C’est d’ailleurs toujours actuellement le dernier joueur à avoir décroché ces deux titres la même saison. Le roster des Bulls restera inchangé pour encore deux saisons, avec à la clé les mêmes succès : le titre NBA. Des titres dans lesquels Kukoc a pris une part importante, en temps que Joker de Phil Jackson amenant une grosse quinzaine de points, 5-6 rebonds et 5-6 assists en moyenne par match.
La situation changera lors de l’été 98. Jordan et Rodman prennent leurs retraites, Pippen rejoint les Rockets, et Jackson quitte son poste. Kukoc reste donc seul à Chicago. Dans une équipe de bras cassé (26% de victoires, 13-37, lock-out oblige), Kukoc tire son épingle du jeu. Il est le meilleur scoreur (18.8 ppg), meilleur passeur (5.3 apg) et meilleur rebondeur (7 rpg) de l’équipe. Bref, seul survivant des architectes du Three-Peat, il s’offre – enfin – une reconnaissance de starter et sort de son rôle de 6ème homme de luxe.

Toni Kukoc et Michael Jordan, deux des plus grands joueurs de l'histoire du basket.
Dans le travail de dé-construction opéré à l’époque par les dirigeants, Kukoc apparait alors comme une monnaie d’échange de valeur. Il sera tradé aux Sixers lors de la saison 1999-2000 dans un deal à 3 impliquant Bulls, Sixers et Warriors (les Bulls récupérant un John Starks en fin de course, un pick de draft qui deviendra Chris Mihm, et Bruce Bowen). Mais à Philly, l’expérience se déroule très mal : Iverson croque le ballon et Kukoc retrouve le banc, bloqué par George Lynch au poste 3 et Tyrone Hill au poste 4… Il ne contribuera qu’à hauteur de 12 points, 4 rebonds et 4 assists par match sur cette saison aux Sixers. Bref : sa plus mauvaise saison – même statistiquement parlant – depuis son arrivée en NBA.
L’expérience Philly sera courte pour le Croate. Moins d’un an après son arrivée (en février 2000), il est expédié aux Hawks avec Nazr Mohamed, Theo Ratlif et Pepe Sanchez pour Roshown McLeod et Dikembe Mutombo en 2001. Il renaitra chez les Aigles pour cette fin de saison. Il retrouve le starting lineup et claque en moyenne 19.5 ppg, 5.7 rebonds et 6.2 apg, avec notamment 2 triple doubles les 13 et 17 mars (respectivement 20 points, 10 rebonds et 11 assists face aux Grizzlies et 29 points, 10 rebonds, 10 assists face aux Pistons). A 33 ans, Kukoc est de retour, grâce à la confiance que lui accorde Lon Kruger. Sauf que Kruger sera rapidement démis de ses fonctions au cours de la saison 2001-02.
Son remplaçant, Terry Stotts, ne voit en Kukoc qu’un homme de banc. De nouveau, Kukoc retrouve son rôle de 6ème homme, backup de tantôt Ira Newble, DerMarr Johnson, Shareef Abdur-Rahim, Dion Glover voire Hanno Motola… Pour la première fois depuis son passage en NBA, Kukoc doit se contenter de moins de 10 ppg. Ses productions sont en chute libre. La seule solution pour tenter de se relancer est un trade. Ce sera fait lors de l’intersaison 2002: Kukoc est envoyé avec Leon Smith et un futur premier tour de draft (qui deviendra TJ Ford) aux Bucks pour Glenn Robinson. A Milwaukee, Toni Kukoc amènera l’expérience de ses 34 ans aux Ray Allen, Michael Redd, Desmond Mason ou Tim Thomas. Il restera dans le Wisconsin 4 saisons, avant de finalement partir à la retraite lors de l’été 2006, sur un laconique, « je crois que c’est fini pour moi. Il y a bien des équipes qui veulent de moi. Mais je ne veux pas partir loin de la maison (dans l’Illinois) »
Une carrière rythmée par l’éclatement de la Yougoslave
La carrière et la vie de Toni Kukoc ont été rythmés par la situation politique en ex-Yougoslavie. A commencer par son saut en NBA retardé de quelques saisons. Vu la dégradation de la situation politique en 1990-91, Kukoc décide de reporter son départ en NBA afin de rester avec ses proches à Split.
Plus que cela, c’est véritablement la vie de Kukoc qui a changé lorsque la nouvelle Croatie et la Yougoslavie sont entrés en guerre. Les amis du passé, ceux avec Kukoc avaient conquis tant de succès en équipe nationale dans les années 80, sont devenus des ennemis.
Toni Kukoc: Les seuls amis que j’avais étaient mes coéquipiers et les gars de l’équipe nationale yougoslave. Qui pouvait penser à une guerre? Personne…
L’illustration de ce déchirement s’est déroulée en Grèce, lors de l’EuroBasket 95. Les Croates y décrochent la médaille de bronze, tandis que les Yougoslaves (désormais Serbie, à peu de choses près…) y remportent l’or en disposant des Lituaniens. Vint alors la cérémonie, et le rendez-vous entre sport et politique… Les Croates reçoivent leurs médailles de bronze. Avant de quitter le podium et la salle en protestation de la victoire yougoslave. En guise de réponse, les coéquipiers de Vlade Divac répondent par le salut à 3 doigts, symbole patriotique serbe. Le tout sous les huées du public athénien…
15 ans après cet incident, la hache de guerre semble enterrée entre les protagonistes. Un documentaire (« Jednom Braca », que l’on peut traduire par « Autrefois frères ») a même été réalisé sur la dernière campagne de l’équipe yougoslave unie. Avec notamment la participation de Kukoc et Divac, désormais vice-président du Comité Olympique serbe et à la mémoire de Drazen Petrovic.
Vlade Divac: Drazen (Petrovic) et moi étions très proches au sein de l’équipe nationale yougoslave et nous sommes entrés en NBA en même temps en 1989. Nos vies ont pris des chemins des chemins différents avec le déclenchement de la guerre et nous n’avons jamais eu la chance de nous rencontrer pour discuter et régler nos problèmes.
Michael Tolajian (réalisateur du film): Jusqu’à un certain moment, ils ont été proches comme des frères. Et ensuite, le pays auquel nous appartenions s’est déchiré, au même titre que leur amitié qui était impossible à sauver dans ces circonstances. La tragédie s’est encore accrue avec la mort de Drazen, qui a empêché Valde (Divac) de régler certaines choses come il a pu le faire avec Toni (Kukoc) et Dino (Radja).

Une retraite plutôt active.
Désormais loin de la guerre, Toni Kukoc vit actuellement avec sa famille (sa femme Renata, son fils Marin et le chien Stella) à Highland Park, dans l’Illinois. Et pendant que son fils suit les traces de son père – Marin Kukoc s’est engagé verbalement il y a quelques jours avec l’université de Penn State, Papa Toni s’adonne à son nouveau hobby: le golf. Avec un rêve : participer aux JO de Rio en 2016 dans cette discipline…
Sa fiche
- Né le 18 septembre 1968 à Split (République fédérale populaire de Croatie).
- Poste: Ailier.
- Taille: 2.11m.
- Poids: 107 kg.
- Surnoms: La Panthère Rose, le Serveur, le Magic blanc, Alien, l’Araignée de Split, Kuki.
Clubs successifs:
- Jugoplastika Split (1987-1991)
- Benetton Trévise (1991-1993)
- Chicago Bulls (1993-2000)
- Philadelphia 76ers (2000-2001)
- Atlanta Hawks (2001-2002)
- Milwaukee Bucks (2002-2006)
Palmarès
En club
- Champion d’Europe en 1989, 1990 et 1991,
- 3 titres NBA avec Chicago Bulls 1996, 1997 et 1998
En équipe nationale
- 2 médailles d’argent aux Jeux Olympiques d’été (1988 avec la Yougoslavie, 1992 avec la Croatie).
- Champion du monde 1990 avec la République fédérale de Yougoslavie.
- 2 titres de champion d’Europe (1989 et 1991 avec la Yougoslavie).
- 2 médailles de bronze à l’EuroBasket (1987 avec la Yougoslavie, 1995 avec la Croatie).
Titres individuels
- 3 fois MVP du Final Four Euroleague (1990, 1991, 1993).
- MVP du Championnat du Monde 1990.
- MVP de l’EuroBasket 1991.
- 6 fois Euroscar joueur de l’année (1990, 1991, 1994, 1996, 1998).
- 4 fois Mister Europa de l’année (1990, 1991, 1992, 1996).
- NBA 6th Man of the Year 1996.
- Second All-Rookie Team 1994.
- Rookie Game 1994.
Stats en carrière NBA
- Matchs: 846 (dont 256 dans le starting lineup) en saison régulière, 99 en playoffs.
- Points: 9810 en saison régulière (11.6 ppg), 1064 en playoffs (10.7 ppg).
- Rebonds: 3555 en saison régulière (4.2 rpg), 387 en playoffs (3.9 rpg).
- Assists: 3119 en saison régulière (3.7 apg), 317 (3.2 apg).
source : http://www.passionbasket.fr/biographie-la-panthere-rose-de-split/